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GROS PLAN SUR LE PLACEMENT VITICOLE

Acheter une vigne en direct ou via un groupement permet de miser sur le foncier tout en bénéficiant d’un régime fiscal sympathique. Explications.

Dans une conjoncture géopolitique troublée et un environnement économique mitigé, le marché des terres viticoles tient bon. D’après les dernières statistiques des Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER), les surfaces échangées en 2022 ont atteint 18.400 hectares (+ 5,4%), soit un score inédit. Toujours en 2022, les 9.490 transactions, (+ 1,1%) ont représenté un marché de 1 milliard d’euros (-7,9%). En 2022 le prix moyen de l’hectare de vigne AOP (appellation d’origine contrôlée) hors Champagne s’élève à 151.200 euros (+ 2,3%). Certaines transactions prestigieuses s’envolent encore en Cote d’Or, dans le Cher et dans le Vaucluse.

Quant aux vignes hors AOP,  produisant des vins de consommation courante, le prix à l’hectare ressort à 15.300 euros (+ 1,9%).  Le Languedoc Roussillon et la Haute-Corse enregistrent une hausse de prix. En revanche, les prix reculent dans le Var.

A noter, que pour la quatrième année consécutive, le prix des vignes d’entrée des appellations d’entrée de gamme bordelaises recule.

Le boum des groupements fonciers viticoles

Toujours selon les Safer, trois fois plus de surfaces ont été acquises en dix ans par les GFV (groupements fonciers viticoles). Depuis 2012, leurs achats ont presque doublé en nombre. Les GFV via des personnes physiques permettent de rassembler les fonds nécessaires pour l’achat d’un vignoble, qui est ensuite mis à bail à l’exploitant.

Nettement plus abordable que l’achat d’une parcelle de vigne, la souscription de parts de GFV démarre généralement à 10.000 euros la part. Ne négligez pas les frais d’entrée et de gestion tournant respectivement autour de 8% et de 3%.

Discrets, ces groupements ne sont pas autorisés à « faire appel public à l’épargne ». Par conséquent, il faut signer un mandat de recherche auprès d’un gestionnaire de patrimoine intégré à une banque ou indépendant, avant de souscrire des parts. Parmi les principaux gestionnaires de GFV figurent notamment, Le Crédit Agricole, la Française, Patrimea, les GFV Saint-Vincent, Bacchus Conseil.

Coté performances financières, il ne faut pas s’attendre à un score formidable. Le revenu annuel tourne autour de 2%. Pour attirer le chaland, les exploitants de GFV proposent un placement plaisir et convertissent le rendement sous forme de bouteilles. Fiscalement ces dividendes en nature sont taxés comme des revenus fonciers, sur la base d’un prix par bouteille communiqué par le groupement foncier viticole. Reste la valorisation des parts qui devrait être au rendez-vous si le souscripteur n’a pas surpayé ses parts.

Une fiscalité adoucie

L’atout des parts de GFV se situe au niveau de la fiscalité. Au bout de deux ans de détention des parts représentatives d’apport en numéraire,  les porteur(s) de parts ont droit à une exonération partielle des  droits de transmission à titre gratuit (donation, succession) et d’IFI. En cas de transmission, l’abattement s’élève à 75 % à hauteur de 300. 000 euros. Au-delà de ce montant, l’abattement se chiffre à 50 % sans limite. Mais au regard de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), l’abattement est plafonné à 101.897 euros.

Un placement à conserver sur le long terme, d’autant qu’il manque de liquidité. Pour en savoir plus sur les vins prestigieux.


VENTE DES VINS A BEAUNE : RECORD HISTORIQUE

AVEC 802 PIECES MISES AUX ENCHERES, LA 162ème VENTE AUX ENCHERES DES VINS DES HOSPICES DE BEAUNE ONT LARGEMENT DEPASSE LES PREVISIONS. PRES DE 29 MILLIONS D’EUROS DE RECETTES.

Brandis par la commissaire priseure, les gants blancs signifient la fin de la Vente. Photo LBP / Manuel DESBOIS

Une nouvelle fois, la vente des vins des Hospices de Beaune a franchi un record, ce dimanche avec une recette totale de 28,978 millions d’euros (sans les frais). Ces enchères ont plus que doublé le précédent record établi en 2018 (13,97 millions d’euros).

Récolte abondante (802 pièces mises aux enchères), millésime « exceptionnel » et demande toujours en hausse surtout en provenance de l’Asie, parité dollar-euro, inflation expliquent cette flambée. En particulier pour les grands crus.

Réservé à la cause des enfants – aux associations Princesse Margot et Vision du Monde – la « pièce des présidents », ce fût emblématique de 228 litres, est partie à 810.000 euros.

Le produit des autres lots de cette vente de charité est destiné aux équipements, à la rénovation des quatre hôpitaux et six Ehpad, soit un millier de lits, que regroupent actuellement les Hospices civils. Ces derniers ne reçoivent aucune aide de l’Etat pour ces dépenses, qui sont donc financées par les vignes données aux Hospices depuis leur fondation, en 1443.

GROS PLAN SUR DES LOTS

Avec un prix moyen de l’ordre de 20 000€, la hausse des prix atteint 9,45% pour les trente lots de beaune premier cru cuvée Guigone de Salins.

Les 22 pièces de beaune premier cru cuvée Maurice Drouhin affichent un prix moyen à la pièce en hausse de 27,73% par rapport à l’an dernier.

 Les 23 lots de beaune premier cru cuvée Rousseau-Deslandes maintiennent leur prix moyen par rapport à 2021. Pourtant il y avait deux fois plus de pièces en vente cette année. La cuvée Monthélie les Duresses affiche, elle, une hausse de +12%.

Les prix s’envolent pour le Clos de la Roche grand cru cuvée Cyrot-Chaudron. La première pièce s’est vendue  200 000€…contre à 160 000€ l’an dernier. Un record absolu. Les trois autres pièces de Clos de la Roche ont été adjugées 180 000 et 190 000€. La hausse du prix moyen se chiffre 32% !

LES VINS BLANCS

Prisés lors de la première série de la vente, les vins blancs ont connu des destinées différentes. Le prix moyen du saint-romain cuvée Joseph-Menault bondit de + 15,27 % ;

Le meursault 1er cru Les Porusots, cuvée Jehan Humblot patine à -4,26 % par rapport à l’an dernier. Les meursault premier cru Les Genevrières Baudot reculent de -11,69%. Le prix moyen de la pièce de meursault cuvée Loppin perd -5,14%.

Quant à celui de la pièce de beaune blanc premier cru Les Montrevenots cuvée Suzanne et Raymond, il se maintient. Avec quatre fois plus de chablis premier cru côte de léchet Jean-Marc Brocard en vente, le prix moyen de la pièce chute de 25% par rapport à l’an dernier.

Au final, pour les vins blancs, le prix moyen de la pièce s’inscrit en hausse de 14,18% par rapport à 2021. Un excellent score, compte tenu du nombre de pièces beaucoup plus important.

La vente des vins des Hospices de Beaune constitue un bon baromètre pour la cote des vins rouges et blancs. Le contexte géopolitique comme la morosité économique ne semblent pas avoir perturbé les quelques 800 acheteurs qui se sont déplacés à Beaune, ce week end.


RECORD A BEAUNE POUR LA PIECE DES PRESIDENTS

Dans un exceptionnel élan de solidarité, plusieurs Maisons de vins de Bourgogne ont acheté ensemble la Pièce des Présidents.

Flavie Flament et l’acteur Benoît Magimel à la tribune

810.000 euros, tel est le prix adjugé pour la Pièce des Présidents lors de la 162 ème vente des Vins des Hospices de Beaune (21) qui s’est déroulée ce dimanche 20 novembre 2022. Les maisons de vins Badet Clément, Albert Bichot, Groupe Boisset, Bouchard Père et Fils, Champy, Chanson, Joseph Drouhin, Faiveley, Louis Jadot, Olivier Leflaive, Patriarche et Veuve Ambal qui ont acheté conjointement cette exceptionnelle pièce de Corton Grand Cru. L’an dernier, cette pièce avait atteint 800.000 euros.

Chaque année depuis 1945, les Hospices de Beaune font don de la Pièce des Présidents au profit d’une ou plusieurs organisations caritatives. Cette année, elle soutiendra les projets de deux associations en faveur de l’enfance – Princesse Margot, qui vient en aide aux enfants atteints de cancer et leurs familles, et Vision du Monde, dont la mission est d’assister les enfants vulnérables et leurs communautés à travers le monde.

UN ASSEMBLAGE

Cette année, Ludivine Griveau, Régisseur du Domaine des Hospices de Beaune, a élaboré pour la Pièce des Présidents un Corton Grand Cru unique, issu de l’assemblage de trois des plus beaux terroirs du Domaine des Hospices de Beaune : Corton Renardes, Corton Bressandes et Corton Chaume.

La journaliste et écrivaine Flavie Flament et l’acteur Benoît Magimel sont tous deux montés à la tribune et descendus dans la salle, interpellant l’audience, pour susciter de nombreuses enchères pour ce lot très attendu.

L’intégralité du prix de vente de 810.000€ sera reversée aux deux associations choisies.

Le vin et son fût ont rendu hommage à feu Louis-Fabrice Latour, négociant bourguignon à la tête de la Maison Louis Latour, disparu en septembre dernier. Le vin continuera à vieillir dans un fût spécial de 228 litres.

La vente des vins des Hospices de Beaune est la plus célèbre et la plus ancienne vente de charité viticole au monde (1859). Très vite je reviendrai sur les résultats de cette vente portant sur un millésime de grande qualité.


VENTE AUX ENCHERES DE GRANDS CRUS : RESULTAT EXCEPTIONNEL



DES ACHETEURS DU MONDE ENTIER SE SONT DISPUTES POUR ENCHERIR DES FLACONS DE GRANDE QUALITE

Pour des flacons exceptionnels, les acheteurs français et étrangers n’ont pas hésité à faire flamber les enchères lors de la vente aux enchères organisée le 30 avril dernier à Dijon par le Domaine. Rappelons que ces grands vins – essentiellement des Bourgogne et des Champagne – provenaient de saisies judiciaires. Au total le produit de cette vente de 202 lots – sans invendu- s’élève à 1.612.950 euros. Avec la taxe Domaniale incluse de 11%, il ressort à  1.790.374,50 euros. L’estimation portait sur un montant de 1.200.000  euros.

RECORD POUR LA ROMANEE CONTI

Lors de cette vacation orchestrée par les services de l’Etat, un record mondial a sans doute été atteint avec une caisse panachée provenant du très prestigieux Domaine de la Romanée Conti. L’acheteur a déboursé 128.000 euros pour s’offrir une caisse de 12 bouteilles de l’année 1999, estimé entre 75.000 et 85.000 euros.

La précieuse caisse bois d’origine abritait

 1 bouteille ROMANÉE-CONTI (GRAND CRU). En 1999, seulement; 6917 bouteilles avaient été récoltées par ce domaine établi à Vosne Romanée, 3 bouteilles LA TÂCHE (GRAND CRU), 2 de RICHEBOURG (GRAND CRU), 2 de GRANDS-ÉCHÉZEAUX (GRAND CRU), 2 de ROMANÉE-SAINT-VIVANT (GRAND CRU) et 2 d’ ÉCHÉZEAUX (GRAND CRU)

Par ailleurs, un acheteur étranger – non asiatique- a emporté 52 lots pour un montant supérieur à la rondelette somme de… 850.000 euros. De quoi s’offrir un bel appartement parisien.

« Au total pour les 202 lots mis en vente, on compte 52 acheteurs dont 38 particuliers et 14 professionnels. Parmi ces 52 adjudicataires, 50  sont de nouveaux clients » me précise Alain Caumeil, Directeur de la Direction Nationale d’Interventions Domaniales.

Finalement, peu d’acheteurs étaient présents à Dijon. Avec 308 enchérisseurs sur le site en ligne de Drouot, cette vente s’est surtout faite à distance. En fait 109 lots ont été attribués à 36 clients internautes. 

Dans cette vente organisée par le Domaine,  les frais pour les acheteurs se limitaient à 11% alors qu’ils tournent autour de 20% dans une vente volontaire.


Dans le tiercé des belles appellations figurent un Bourgogne : la Romanée Conti et deux Bordeaux  Château Pétrus et Château Lafite Rothschild.  Ces deux dernières appellations atteignent des prix plus raisonnables. Par exemple le marteau est tombé à 17.760 euros pour 6 bouteilles de Petrus 1.999. Et à 32.190 euros pour 6 bouteilles de Petrus 2.000, un millésime légendaire.

LES GRANDS CRUS, UNE VALEUR REFUGE

Les Grands Crus jouent un rôle de valeur refuge en cette période troublée sur le plan géopolitique ? Sans doute, d’autant que le marché des grands vins est mondialisé et spéculatif. Lors de cette vente, des acheteurs –personnes physiques ou morales- de Hong Kong, de Grande Bretagne et de Scandinavie (Suède et Finlande)- ont été particulièrement actifs. En volume les français ont représenté 50% des acheteurs, mais seulement 25% en valeur.

« Les résultats de cette vente exceptionnelle confirment bien qu’une cave de très grande qualité a été proposée au public » conclut Pascal Kuznienwski, expert en vins.

Les bénéfices tirés de cette vacation abondent le budget général de l’Etat. Moralité de cette vente de vins saisis ou confisqués auprès de trafiquants : « le crime ne paie pas ».