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QUID DES GROUPEMENTS FORESTIERS D’ INVESTISSEMENT ?

D’ici la fin de cette année, les vendeurs de « défiscalisation » mettent les bouchées doubles pour proposer à leurs clients des placements forestiers permettant d’alléger la note à régler au fisc.

Les groupements forestiers d’investissement (GFI) font partie de leur panoplie. Récents, ces véhicules d’épargne surfent sur la vague de la biodiversité. « Donner du sens à votre épargne », « Ayez une contribution positive pour l’environnement », « La forêt représente 80% de la biodiversité terrestre », autant d’arguments que j’ai relevés ici et là.

UN PLACEMENT RISQUE

Inutile de céder aux sirènes de la défiscalisation. Retenez que l’actif du GFI est investi principalement en bois et forêts, terrains nus à boiser, accessoires et dépendances inséparables des bois et forêts. Avant de souscrire ce placement à long terme recommandé pour une dizaine d’années, prenez le temps de lire à la loupe la note d’information visée par l’AMF (Autorité des marchés financiers). Ce document liste toute une série de risques : le capital investi dans le GFI ne bénéficie d’aucune garantie ni protection, étant investi principalement en bois et forêts, le GFI est considéré comme peu “liquide”. A quoi s’ajoute évènement pouvant affecter les actifs du GFI (à titre d’exemple : catastrophes naturelles,  réchauffement climatique, inondations, épidémies, conflits militaires, incendies comme en 2022 dans certaines régions). Sans oublier le risque lié au marché de la forêt. La valorisation des actifs détenus par le GFI tient compte de l’offre et à la demande de bois. « Alors que sur 10 ans, le marché a progressé en valeur de 140%, la récente baisse des prix du bois et le ralentissement de la construction pourraient avoir un impact sur le prix des forêts » me confie Benoit Léchenault, directeur d’Agrifrance dans le giron de BNP Paribas.

Autre bémol, constaté cette fois par les SAFER, le niveau élevé des taux d’intérêt pourrait freiner la hausse du prix des forêts.

UNE CASCADE DE FRAIS

Comme dans tout véhicule d’épargne collective, le souscripteur acquitte toute une série de frais : à l’entrée, à la sortie, lors de l’achat de massifs forestiers et chaque année au titre de la gestion. Une mécanique similaire à celle des parts de SCPI (société civile de placement immobilier). Pour bien fixer les idées, retenons le cas du GFI lancé par la Société Forestière du groupe CDC (Caisse des Dépôts). Limitons nous au prix de souscription. Il  se décompose en un nominal de la part : 200 €, une prime d’émission : 50 € et un prix de souscription : 250 €. Incluse dans le prix de souscription, la commission de souscription s’élève à 8% .

DES AVANTAGES FISCAUX

Le dispositif IR-PME donne droit à une réduction d’impôt de 25% sur le montant de l’investissement en parts de  (GFI), avec un plafond de 50 000 euros pour un célibataire et de 100 000 euros pour un couple. La durée de détention minimale est dans ce cas réduite à cinq ans.

Exonération sous certaines conditions de l’IFI (impôt sur la fortune immobilière).

Exonération de droits de succession. A condition de les avoir détenues depuis plus de deux ans, les parts sont exonérées de droits de succession et de donation à hauteur de 75% sous réserve. Encore faut-il que les forets du GFI soient inscrites dans le cadre d’un engagement de gestion durable.

Ne consacrez que 5 à 8% de votre patrimoine à ce placement de diversification, qui peut être aussi un outil de transmission pour les seniors.


VOUS AVEZ DIT PLACEMENTS FONCIERS ?

AVEC LEUR EPARGNE, LES PARTICULIERS PEUVENT SOUTENIR LES ACTIFS FONCIERS. EXPLICATIONS.

Dans ce blog, j’évoque rarement les placements fonciers. Pourtant se poser la question des enjeux du foncier, c’est s’interroger sur la société de demain. Suite aux deux canicules supportées cet été en France, nous commençons à en prendre conscience. Certains chercheurs se demandent s’il ne faudra pas tôt ou tard s’orienter vers l’agriculture tropicale !

 

En attendant la demande de foncier en France a tendance à être supérieure à l’offre d’après les SAFER (Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural). En particulier dans la région Grand Est regroupant depuis 2017 la Champagne-Ardenne, la Lorraine et l’Alsace. « En 2018,  nous avons examiné en comité technique 3.700 projets agricoles ou viticoles. Seulement 1.070 candidatures ont été retenues, ce qui représente une superficie totale de 5.300 hectares attribués. Or pour satisfaire l’ensemble des candidats, il aurait fallu près de 31.000 hectares supplémentaires de terres agricoles ou viticoles » me confie Marc Moser, Président de la Safer Grand Est.

 

Dans ce contexte, une « Matinale du Foncier » se déroulera mercredi 4 septembre à la Foire de Châlons (51). A cette occasion, la Safer Grand Est présentera le prix des terres et, plus largement, le marché agricole et viticole dans les départements des Ardennes, de l’Aube et de la Marne. Ensuite une table ronde évoquera la stratégie foncière à adopter afin de répondre aux défis de nos territoires.

ATTIRER L’EPARGNE PRIVEE

Tablant sur une nouvelle loi foncière en 2020, Emmanuel Hyest, Président de la Fédération Nationale des Safer, explique : « L’enjeu est maintenant d’inventer un nouveau modèle de régulation, d’imaginer de nouveaux outils. Et ce, sans alourdir le poids du contrôle et de l’administratif sur les exploitations agricoles et les porteurs de projet ».

 

Une des priorités consiste à faire financer des biens fonciers (terres agricoles, vignes, forêts) par l’épargne des particuliers. Un premier pas vient d’être franchi avec un nouveau véhicule d’épargne collective : les GFI (groupements forestiers d’investissement). A la différence des traditionnels GFF (groupements fonciers forestiers), ils n’ont plus besoin d’être vendus sous le manteau. Comprenez sans publicité. A quand des GAI (groupements agricoles d’investissement) pour soutenir l’agriculture française ?