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APOLLONIA : UNE VOIE DE SORTIE ?

FACE AUX LENTEURS JUDICIAIRES, DE RARES INVESTISSEURS D’ APOLLONIA TENTENT UNE NEGOCIATION AMIABLE AVEC LEURS BANQUES. PARFOIS AVEC SUCCES.

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Et si la voie pour sortir de cette ténébreuse affaire consistait à négocier à titre individuel, un accord global de réduction de dettes avec toutes ses banques ? Méga scandale, l’affaire Apollonia porte sur un préjudice d’un milliard d’euros touchant des centaines d’investisseurs dans les résidences de tourisme. Compte tenu des lenteurs de la justice en France et de l’enlisement du dossier, quelques épargnants floués voire ruinés sont tentés de s’orienter vers un règlement amiable avec les banques ayant financé leurs investissements hasardeux. « En un peu moins de dix ans, j’ai déboursé au moins 150.000 euros d’honoraires d’avocat. De plus cette procédure me ronge ainsi que mes proches sur le plan moral » me confie cet investisseur.

Pour faire avancer son dossier plus rapidement, il a préféré le confier à un Conseiller en investissements financiers (CIF), de proximité. Issu du milieu bancaire, ce professionnel traite directement avec ses cinq banques.

 

UNE VALEUR DIVISEE PAR DEUX

Pour bien cerner cette affaire, je vous précise qu’au début des années 2000, il avait acquis une douzaine d’appartements dans des résidences de tourisme pour une valeur d’un peu plus de 2 millions d’euros. Actuellement ses biens affichent une valeur marchande d’un peu plus d’ 1 million d’euros, soit 50% de perte pour ce « fabuleux placement retraite ». Pour financer ces biens, il avait emprunté  la totalité, ce qui portait son taux d’endettement par rapport à ses revenus à 70%.
« En six mois d’ardues négociations, nous sommes en voie de parvenir à un accord global de remise de dettes, adapté à la situation patrimoniale du client » me signale  Jean-Claude Cadiot, du cabinet Conseil & Investissements.

Ainsi par exemple, ce professionnel a obtenu une diminution de 50% du capital restant dû auprès d’une banque. De plus cette banque récupère un de ses appartements dans une résidence de tourisme pour une valeur de quelques milliers d’euros. Il l’avait acquis pour un montant double !

Après la négociation, son capital restant dû avoisinera 1 million d’euros. Disposant d’un confortable patrimoine, il compte racheter des contrats d’assurance vie pour rembourser le reste de ses prêts immobiliers. Et surtout en finir avec cette affaire.

 

 

 

 


6 commentaires on “APOLLONIA : UNE VOIE DE SORTIE ?”

  1. Thérèse Compagne-Fleury dit :

    Bonjour,

    Merci pour vos informations que je parcours toujours avec intérêt, en regrettant de ne pouvoir avoir le temps ni/ou les capacités de répondre selon les thèmes que vous abordez.

    Présidente d’une nouvelle association de copropriétaires créée en juillet dernier et qui est membre de la FNAPRT, peut-être aurai-je le plaisir de vous rencontrer à l’AG de cette fédération début janvier prochain ?

    Cordiales salutations, Thérèse Compagne-Fleury, APCRT (Association Prêtreville Copropriété Résidence Tourisme)

    • mdenoune dit :

      Bonjour
      Merci pour votre réaction.
      Où se situe la résidence que vous représentez? Quels problèmes précis rencontrent les copropriétaires? A vous lire.

  2. Georges ROYER dit :

    Bel exemple des défauts de notre système judiciaire. La difficulté est grande pour un particulier de faire reconnaître ses droits devant la justice française.

    Trop de lenteur car les moyens de l’administration judiciaire sont insuffisants.

    Quasi impossibilité de monter des actions de groupe comme aux USA.

    Du côté des avocats, les coûts sont trop élevés car la plupart refusent de travailler au forfait avec un faible montant compensé par le partage des indemnités obtenues, ce qui est courant aux USA.

    Il faudrait par l’intermédiaire des politiques et des associations obtenir les moyens budgétaires et les modifications nécessaires de la règlementation. Sinon la seule voie est le compromis ( Mais c’est le plus fort qui gagne).

    Bravo pour le suivi de ces affaires scandaleuses!

  3. Bonjour,

    Le titre et le contenu de votre post méritent quelques précisions. Non, ce ne sont pas seulement que quelques rares victimes de l’affaire Apollonia qui ont tenté, ou tentent, une négociation à l’amiable avec les banques, et ce malgré les très nombreuses infractions qu’elles ont commises par esprit de lucre en acceptant toutes les conditions imposées par la société Apollonia, tout comme les notaires impliqués.
    Pour bien connaître le dossier sur tous ses aspects, je vous rappelle que suite à la requête de Me Gobert au nom de l’ASDEVILM, le Tribunal de Grande Instance de Marseille a nommé dès le 16 septembre 2008 un mandataire ad hoc, la S.C.P. Douhaire-Avazeri de Marseille, pour tenter de trouver une solution acceptable avec les 20 banques impliquées sous quatre mois.
    Cette première tentative a échoué face à l’intransigeance de certaines banques et en tout premier lieu du Crédit Mutuel. Cette banque s’en est même servie pour obtenir des informations personnelles afin de mieux poursuivre les victimes.
    Depuis plusieurs tentatives ont été renouvelées par une approche collective des centaines de victimes regroupées au sein de l’ASDEVILM avec leurs avocats.
    Tout espoir n’est pas perdu de ce côté si quelques banquiers font preuve d’un peu de clairvoyance et de décence.
    Le cas que vous présentez est très particulier, et donc rare en effet. Très peu parmi les victimes ont les moyens de solder même seulement la moitié de leur prétendue dette, créée ne l’oubliez pas, grâce à une énorme escroquerie aux ramifications complexes toujours en cours d’instruction.
    Le meilleur moyen de suivre cette affaire est de consulter le site d’information de l’ASDEVILM et ses archives.
    Mais merci de continuer à la suivre régulièrement car les médias sont passés à autre chose, peu importe que de nombreuses familles continuent à souffrir en attendant que la justice passe et fasse preuve d’un peu de courage face au lobby bancaire qui fait tout pour éviter aux banques concernées d’assumer leurs très lourdes responsabilités.

  4. SCP GOBERT dit :

    merci pour cette information qui repose en fait sur un cas très particulier. mais hélas contrairement à ce qui vous a été indiqué par votre informateur, aucune solution de sortie n’a été mise en application, pour diverses raisons, dont notamment en effet l’influence des banques dans notre société ( médias, justice, administrations …).

  5. En qualité d’avocat rompu aux negociations dans ce genre de situation je vous confirme que les banques n’acceptent pratiquement jamais de négocier des réductions de dettes « collectives » ou « globales » sous peine de voir affluer des milliers d’épargnants qui ne sont pas tous dans une situation »impossible » ni même identique.

    Ceux qui laissent espérer le contraire risquent de les décevoir.

    Par expérience , confirmée par votre article, seule une négociation sur une base individuelle, accompagné par un conseil qualifié disposant des compétences financières et patrimoniales et pas seulement juridiques peut aider chaque investisseur en difficulté.

    Ce sujet marque les limites de l’efficacité des « associations » et autres regroupements très utiles pour négocier des ajustements de baux « collectifs » en face d’un exploitant mais inefficaces pour négocier des arrangements individuel par essence « discrets » que les banques ne peuvent envisager « collectivement » surtout avec ceux qui leur font des procès dont ils médiatisent chaque étape!

    Les banques acceptent de revoir certains contrats Individuels en fonction non seulement de la situation de la résidence mais en fonction de la situation PERSONNELLE de l’investisseur…et une association ne sert à rien pour celà. ..au contraire! le banquier se méfie des effets de « contagion » quand il subit une demande « collective ».

    Investisseurs qui êtes en difficulté avec vos banques en raison de vos investissements malheureux: Si votre placement ( investissement) n’a aucune chance de se redresser, fuyez les regroupements, fuyez les démarches contentieuses collectives surtout médiatisées!

    Dans ces cas la il vaut mieux privilégier l’action individuelle avec un conseil qualifié CIF ou avocat disposant de compétences équivalentes.